Chroniques Cadaciennes
Le projet « Chroniques cadaciennes » (2020-2021) avec la compagnie OLA/Anne-Cécile Paredes est né de l’envie de poursuivre et d’amplifier les liens créés suite au projet « La Nappe et le Territoire » (2019-2020) qui a associé les élèves de l’école de Saint Martory, des cuisiniers du territoire et déjà, les demandeurs d’asile du CADA et les artistes de la compagnie.
À la fin de ce premier projet le souhait formulé par la compagnie était de maintenir et augmenter les relations avec les demandeurs d’asile, autour des questions d’habitat et d’habiter, sur ce que signifie « habiter au CADA de Saint Martory », dans un village que l’on n’a pas choisi et dans un appartement dont on n’a pas choisi les colocataires.
A la fois prétexte à la rencontre entre des artistes, des acteurs culturels d’un territoire, des habitants et des demandeurs d’asile et projet d’aménagement des lieux de vie, ce projet a aussi été l’occasion de réaliser une série de portraits-parcours photographiques sonores de personnes rencontrées interrogeant leur manière d’habiter, un appartement et un territoire.
Il s’est agi d’abord, en s’inspirant du « slow-design », d’améliorer leur habitat, en imaginant et réalisant collectivement des petits éléments de mobilier, reproduits à l’identique pour les 15 appartements ; imaginer et construire ensemble du mobilier qui leur permettrait de vivre plus confortablement et peut-être de partager plus de moments ensemble.
Ainsi, à l’occasion de deux semaines de résidence de construction (en février et en mars 2021), dans deux ateliers mobiles installés pour l’occasion dans les locaux du CADA (l’un dédié à la couture, l’autre à la menuiserie), 18 tables basses, 82 tabourets, 30 abat-jours, 90 coussins, 45 bloc-portes, 30 rideaux, 30 plans de travail pour les cuisines, 15 étagères pour les salles de bain ont été collectivement fabriqués par les « cadaciens », les artistes de la compagnie et le régisseur de Pronomade(s).
Il s’est agi ensuite de créer une petite collection de parcours-portraits sonores et photographiques sur les pas des demandeurs d’asile, 5 au total.
Ils s’appellent Alliance, Liebe, Sounounou, Issam et Yama. Avec les artistes, ils ont défini le tracé de leur chemin « rituel » dans le village, celui qu’ils empruntent régulièrement, qui pour aller au supermarché Netto, qui au promontoire de la vierge, qui en bord de Garonne…
Ils se sont livrés, ont raconté comment ils vivent ici, au CADA et à Saint Martory, dans l’attente, parfois longue.
Au mois de juin, ces 5 parcours ont été autant d’invitations faites au public de (re)découvrir le/leur village, à travers le récit et la voix de ces habitants de passage, venus de loin, parfois de très loin. Ils se sont terminés par une installation scénographique (faite du mobilier créé) et photographique autour d’un repas confectionné avec certains d’entre eux.
Et même sans avoir pu marcher dans leurs pas, vous pouvez les écouter dans la playlist ci-dessous... et pourquoi pas aller vous balader à Saint Martory casque sur les oreilles !
ce projet est accueilli en partenariat avec la Communauté de communes Cagire Garonne Salat et la Commune de Saint Martory et bénéficie du soutien d’ADOMA CDC Habitat, d’OPH 31 et de l’aide de l’ONDA - Office national de diffusion artistique. Production déléguée Opéra Pagaï.